La chaleur est, avec l’humidité, la condition pour obtenir des légumes précoces. Cela dit, encore faut il savoir comment bien utiliser cette source d’énergie gratuite.
La chaleur naturelle du soleil est utilisée pour les ados, les cloches et les côtières. La chaleur artificielle pour les couches.
Définition d’un ados
Ce nom vient sans doute du mot « adosser ». Un ados est un choix de terrain incliné vers le sud. Les rayons du soleil frappent alors plus directement le sol. On procède ainsi quand le jardin n’est pas protégé de façon naturelle des conditions climatiques. On augmente encore l’efficacité de protection en dressant une planche ou un paillasson sur la face nord. Le jardin est donc adossé (ADOS) à la planche ou au paillasson.
Définition d’une Côtière
C’est une plate-bande située au pied d’un mur au Sud ou à l’Est et inclinée pour y recevoir au maximum les rayons du soleil.
On donne généralement aux côtières une largeur de 2 mètres et une inclinaison de 20 cm au mètre. Le mur absorbe pendant la journée la chaleur solaire, ainsi cette chaleur réfléchie durant la nuit, empêche l’abaissement trop grand de la température au dessus de la côtière, donnant alors une avance sensible aux plantes.
On utilise les côtières au printemps comme pépinière ou pour cultiver des primeurs; en été pour les plantes qui réclament beaucoup de chaleur, telle les tomates.
Les côtières Nord et Ouest reçoivent les semis qui réclament l’ombre : plants de choux, cerfeuil…
Cultures forcée : Les Couches
La culture des légumes à contre-saison s’obtient grâce à la chaleur artificielle ( mais produite naturellement).
Elle se fait au moyen de couches qui sont des amas de fumier ou matières organiques susceptibles de s’échauffer par la fermentation. Les couches servent aux semis de plants à repiquer ou à l’obtention de légumes de primeur.
Comment réaliser une couche
Pour établir une couche, on choisit l’endroit du jardin le plus horizontale, le mieux exposé au soleil, abrité des vents et exempt d’humidité.
Il existe trois sortes de couches
1°La couche chaude.
A. Confectionner les coffres
Les coffres sont des rectangles formés de 4 planches : L’une arrière d’une hauteur de 30 cm et l’autre avant de 22 cm. Les 2 autres sur les cotés sont des trapèzes ayant comme bases ces deux dimensions. La longueur quand à elle est définie par la longueur que vous disposez. Voir le dessins ci-dessous.
B. On dispose sur le terrain du fumier frais ou ayant séjourné en tas. Il est déposé sur une épaisseur de 60 cm à 80 cm par lits successifs, tassé avec les pieds et humecté (10 à 20 litres d’eau par mètre carré) et débordant les dimensions des coffres de 40 cm tout autour.
A NOTER : il est souhaitable, afin d’élimer les germes et bactéries nuisibles contenus ou pouvant se développer dans le fumier de procéder à sa désinfection par un épandage de chaux éteinte sur chaque lits de fumier. Voir à la fin de cet article.
C. Les coffres sont déposés sur le fumier et remplis d’un mélange de terreau et de terre franche d’environ 20 cm. Terminer par une mince couche terre tamisée, de façon à laisser 10 cm entre la surface et le verre.
Cette disposition incliné face au soleil fait bénéficier les cultures du plus grand éclairement et de la plus grande chaleur solaire possible.
2° la couche tiède
Elle se fait avec du fumier de bovin ou cheval ou de fumiers mélangés, mais sont épaisseur n’est plus que de 30 cm à 50 cm selon la chaleur recherchée.
3° La couche sourde
Elle diffère des précédentes car elle est établie dans une fosse ( tranchée faite au sol) de 30 à 50 cm remplie de fumier. La profondeur de la fosse et le genre de fumier sont déterminés par la chaleur que l’on veut obtenir. Le fumier de cheval y entre souvent pour un tiers. Les coffres sont déposés sur le rebords de la fosse et garnis de terre comme précédemment.
La couche sourde donne une chaleur plus faible mais de longue durée. C’est la couche idéale au jardin pour les semis et repiquages.
Les couches une fois réalisées, on place les chassis vitrés et l’on attend pour semer que le coup de feu soit passé, car le tas de fumier entre alors en fermentation et peut produire une chaleur qui peut atteint 70° environ dans les couches chaudes.
Par temps froids, on entoure les coffres de fumier frais et on couvre les châssis de paillassons pour eviter le refroidissement de la couche.
Entretien et utilisation des couches
Les couches doivent être arrosés de temps en temps avec de l’eau tiédie. L’aération se fait du coté opposé aux vents dominants de votre région. Elle est nécessaire chaque fois que la chaleur intérieur dépasse 25° et après la levée, pendant les heures de grande chaleur pour éviter de brûler les plantes.
Avant le repiquage à l’air libre, il faut acclimater les plants de couches par une aération de plus en plus abondante afin d’éviter une trop grande transition.
La culture hâtée en cloche
Elle consiste dans la production hâtive de légumes au moyen d’abris vitrés, tels que les cloches avec ou sans le secours de la chaleur artificielle.
L’emploi des cloches est extrêmement pratique et permet de protéger les plantes contre les intempéries, concentre autour d’elles la chaleur solaire et leur donne une avance sensible sur les légumes de pleine terre.
On trouve de plus en plus de cloche en plastique dans les magasins de jardineries.
Elles sont bon marché, mais de plus ou moins bonne qualité et jaunissent rapidement. De plus elles sont également très sensibles au vent mêmes si elles sont vendues avec des sardines de fixation.
Préférez si vous le pouvez (car elles sont plus chères) les cloches en verre qui ont une plus grande efficacité, plus pratique d’utilisation et surtout plus résistantes au vent.
Désinfection des terreaux de couches
Formés de matières organiques en décomposition, aérés et chauds, ils recèlent souvent des insectes et des germes de maladies. Il convient donc de neutraliser ce petit monde des le départ par épandage avec de la chaux sur chaque couche de fumier.
On utilise pour cela de la chaux éteinte à étaler sur chaque couche de fumier.
La chaux éteinte hygiènise les fumiers et les sols infectés : c’est un désinfectant naturel. La chaux a été hydraté en usine (elle ne montera plus en température au contact de l’eau) mais conserve les propriétés de la chaux vive, à savoir un ph très alcalin (ph12). Ce qui permet d’assainir les litières et sols. (source www.agr-hygiene.fr).
La chaux éteinte possède d’excellentes propriétés :
> Hygiénise et Assèche les fumiers
> Son pH alcalin (12) fait barrière aux pathogènes
> Neutralise les odeurs (ammoniac,…)
> Enrichit et composte les fumiers (source de calcium)
> Sèche les larves de mouche
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Sources utilisées pour la rédaction de cet article : www.agr-hygiene.fr).- Manuel d’agriculture de 1954